Les fibres, en particulier la fraction ligneuse, sont un élément essentiel de l'alimentation du lapin. D'où la nécessité d’une caractérisation précise des matières premières. Nos études ont montré que la méthode d’ADL de Van Soest conduit à une surestimation de la valeur lignine pour certaines matières premières, surtout si elles sont riches en polyphénols comme par exemple les co-produits du raisin. Or cette surestimation peut induire un risque de déficit en lignine dans l'alimentation des lapins.
Les fibres, notamment la fraction ligneuse, sont un facteur essentiel de la santé digestive des lapins. La précision dans la caractérisation de la lignine dans les matières premières et les aliments est donc primordiale. Plusieurs méthodes de dosage de la lignine existent. Les plus couramment utilisées en nutrition animale sont la méthode de l’ADL de Van Soest et la méthode directe de la lignine insoluble dans H2SO4. Quelle est donc la méthode la plus adaptée pour déterminer l’apport en lignine des matières premières et donc des aliments pour lapins ?
Une étude de TECHNA FRANCE NUTRITION a montré des écarts significatifs entre les 2 méthodes (ADL de Van Soest et Lignine H2SO4) sur certaines matières premières. Sur les coproduits du raisin, la valeur ADL (Acid Detergent Lignin) donnée par la méthode Van Soest est très supérieure (jusqu’à + 7.7 pts pour les produits issus du raisin) à la valeur lignine H2SO4. Un différentiel plus modeste est constaté sur les coques et tourteaux de tournesol. Des écarts existent donc. Afin de déterminer la méthode la plus juste, nous avons analysé un mélange de matières premières fibreuses, le Lapilest®, et les matières premières unitaires qui le constituent. La somme pondérée des matières premières a été comparée à la valeur analytique du mélange. L’additivité est donc validée par la méthode de la lignine H2SO4, alors que l’ADL analysé sur le mélange est supérieur à la valeur attendue. Cet écart traduit bien une surestimation de la méthode de Van Soest, alors que la méthode de la lignine H2SO4 restitue les valeurs unitaires des matières premières. Il existe donc une surestimation des niveaux de lignine par la méthode de Van Soest pour certaines matières, comme les produits issus du raisin. Cette surestimation a également été démontrée sur la caroube. Un aliment lapin qui intègre ce type de matières premières risque donc de présenter un déficit en lignine avec une analyse basée sur la méthode d’ADL de Van Soest. Ceci peut avoir des conséquences notables sur l’état sanitaire des animaux (dérives digestives, mortalités…). |
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L’une des particularités de la caroube et des produis issus du raisin tient à leur forte teneur en composés phénoliques.
L’analyse de ces composés a permis de démontrer que ces matières premières sont particulièrement riches en polyphénols (3380µg/g pour la pulpe de raisin et 5208µg/g pour le pépin de raisin) avec une proportion importante de flavonoïdes (87.6% et 92.9%), sous-famille qui contient notamment les tannins.
Les coques de tournesol présentent un niveau intermédiaire en polyphénols (1042 µg/g) mais des polyphénols qui n’appartiennent pas à la classe des flavonoïdes. Le marc de pomme contient également des polyphénols, en quantité moindre (602 µg/g) alors que la pulpe de betterave en est dépourvue.
Des données bibliographiques montrent qu’en présence de tannins, l’étape d’attaque au détergent neutre de la méthode Van Soest engendre des complexes protéines-tannins. De plus, les différentes étapes de séchage à haute température (3 fois 3h à 103°C) augmentent la polymérisation de ces tannins et leur complexation avec d’autres constituants cellulaires (fibres, protéines) qui ne sont pas totalement solubilisés lors des attaques acides (détergent acide puis H2SO4). Le résidu ADL obtenu par la méthode de Van Soest contiendrait donc de la lignine ainsi que des tannins polymérisés. D'où une surestimation du niveau de lignine mesuré.
Forte de ces enseignements, la firme-services du groupe TECHNA s’engage à pousser encore plus loin la caractérisation de la lignine dans vos aliments pour lapins. Nos formules renseigneront désormais deux nutriments :
Les recommandations nutritionnelles de nos cahiers des charges en aliments reposent toujours sur ce critère lignine H2SO4.
Cette étude a permis de mettre en évidence les différences entre les deux méthodes d’analyses de la lignine sur certaines matières premières fibreuses et leur mélange. Ces différences sont liées à la formation de complexes avec les polyphénols (tannins). A la lumière de ces conclusions, nos experts conseillent de caractériser la fraction ligneuse des matières premières riches en polyphénols et des aliments lapin, préférentiellement par la méthode de la lignine insoluble dans H2SO4. Les matières premières peu ligneuses et celles contenant peu de polyphénols pourraient quant à elles être analysées par la méthode de l’ADL de Van Soest. Pour plus d’informations sur les méthodes d’analyse de la lignine, contactez-nous !
Optimisation technique et économique des programmes alimentaires destinés aux lapins à différents stades de leur vie : maternité, sevrage, engraissement.
Outil de calcul de matrices de matières premières accessible via internet.