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Comment lutter contre le stress thermique des lapins

Quels sont les effets du stress thermique sur les lapins ? Quelles actions mener en cas de fortes chaleurs ? 

En Afrique, la cuniculture est une production répandue qui s’exerce à la fois dans des fermes traditionnelles et des élevages plus industrialisés. Quelle qu’en soit la structure, tous ces élevages sont confrontés au stress thermique des lapins qui désigne l’incapacité du corps à maintenir une température normale pour garantir les fonctions métaboliques et physiologiques standards.

Dans le cas du lapin, le couple température-hygrométrie est plus important que la température seule, car l’humidité de l’air modifie la température perçue par les lapins dont la zone de neutralité thermique est fixée entre 10 °C et 25 °C.

En élevage, la qualité de l’air ambiant n’est pas toujours aisée à maîtriser. C’est particulièrement le cas en Afrique, où les conditions climatiques sont parfois extrêmes (cf. tableau) et les réglages de température et d'hygrométrie dans les bâtiments d’élevage sont souvent difficiles à ajuster en l’absence de dispositifs appropriés (bâtiment fermé, ventilateurs, cooling…).

Température et humidité moyennes de quatre pays d'Afrique producteurs de lapin

Les effets néfastes des fortes chaleurs

Les fortes chaleurs impactent à la fois l’attitude et les performances des lapins ; ce qui constitue des indicateurs d'inconfort thermique auxquels il faut prêter attention.

  • Sur le plan comportemental, on peut observer une accélération du rythme respiratoire, une vascularisation plus marquée au niveau des oreilles et une position allongée du lapin qui lui permet de maximiser les échanges thermiques.
  • Sur le plan zootechnique, le stress thermique se répercute à différents niveaux.

Les températures élevées, au-delà de 30°C, ont une incidence importante sur la consommation d’aliment qui peut chuter jusqu’à 60%. Il en résulte souvent une diminution de la fertilité et de la production laitière des lapines qui entraîne une hausse de la mortalité au nid des jeunes lapereaux. La reproduction des mâles et les croissances en engraissement sont également affectées. Ainsi, les effets d’un inconfort thermique peuvent être visibles à court terme (baisses de consommation, mortalités…), mais aussi à moyen et long terme (fatigue des femelles, indicateurs économiques…).

Quelques actions à mettre en place en période de chaleur

Certaines actions concrètes peuvent permettre de limiter l’impact des épisodes de fortes chaleurs sur le comportement, la santé et les performances des lapins.

Ambiance

  • Ajuster la ventilation pour évacuer l’excédent de chaleur ainsi que l’eau produite par les animaux. Prévoir une extraction haute pour évacuer 30 à 40 % de l’air au-dessus des animaux.
  • Utiliser des « cooling » pour refroidir l’air ambiant dans les salles en les entretenant régulièrement pour maintenir leur efficacité.
  • Brumiser la salle d’élevage ou, en dernier recours, humidifier d’eau propre les entrées d’air et les couloirs.
  • Dans les élevages traditionnels, en semi-plein air ou plein air, utiliser des ventilateurs (la pulvérisation d’eau devant le brasseur d’air permettra de réaliser un effet brumisateur) et éviter le soleil direct en faisant de l’ombre aux lapins avec des matériaux locaux au niveau du bâtiment ou des cages (paille, copeaux, carton, bâche…).
  • À la conception d’un bâtiment à ventilation statique, prévoir une orientation prenant en compte les rayons solaires et les vents dominants pour bénéficier d’une atmosphère ombragée et ventilée (sans courants d’air importants) et envisager une toiture haute pour avoir plus de volume dans la salle.

Conduite

  • Alimenter les lapins en engraissement et réaliser l'allaitement contrôlé des lapereaux de préférence le soir pour que l’extra-chaleur de la digestion ait lieu aux heures les plus fraîches.
  • Augmenter la surveillance lors des mises bas afin d’éviter des naissances sur grillage.
  • Alléger les nids en copeaux et en poils et les retirer un peu plus tôt.
  • Réduire les densités en engraissement.
  • Prévoir un renouvellement plus important des lapines.

Animaux

  • Une récente étude a démontré l’intérêt de « tondre » les poils des lapins pour atténuer les effets négatifs d’une température ambiante élevée sur les performances des lapins en croissance. Cette pratique, peu commune, peut éventuellement être envisagée lors de conditions extrêmes, au niveau d’élevages traditionnels n’ayant pas la possibilité de maîtriser l’ambiance.

Eau

  • Renouveler l’eau des bacs plus souvent pour qu’elle reste fraîche et non stagnante.
  • Purger les tuyaux régulièrement afin d’éviter le développement d’algues.
  • Utiliser des produits solubles de soutien des processus physiologiques (préservation de la sphère respiratoire, hépato protecteurs, vitamines C…).
  • En élevages traditionnels, veillez à augmenter les points d’eau.

Alimentation

  • Adapter les cahiers des charges des aliments pour compenser la baisse de leur consommation (concentration nutritionnelle) tout en accentuant leur appétence.
  • En maternité, augmenter les apports en aliment complémentaire afin de limiter la sous-consommation d’aliment complet ainsi que la fatigue des femelles et des mâles reproducteurs

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