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Les facteurs de réussite de la saillie des lapines Logo Feedia

Contrairement à la plupart des mammifères domestiques, le cycle des lapines n’est pas rythmé par des périodes de chaleur manifeste. Charge à l’éleveur de trouver le meilleur moment pour pratiquer l’accouplement. A cette difficulté s’ajoute la conduite alimentaire à adopter car son impact sera déterminant sur les performances de reproduction des mâles et des femelles. Explications.

L’une des particularités de la lapine par rapport aux autres mammifères tient à l’absence, dans son cycle, de période définie pendant laquelle elle est en chaleur.  La femelle est considérée en œstrus plus ou moins permanent. Les accouplements sont donc susceptibles en tout temps de déclencher une ovulation. Mais la saillie naturelle des lapines est un acte chronophage qui exige des interventions quotidiennes de la part de l’éleveur, surtout dans les élevages de petites et moyennes tailles. Son succès peut être très variable, d’où certaines précautions à prendre avant de s’y atteler.

Comment s’assurer que la lapine est bien réceptive avant la saillie ?

Une femelle prête à être saillie doit être âgée d’au moins quatre mois et avoir atteint environ 75 % de son poids adulte. C’est dans la cage du mâle que doit se produire l’accouplement, de préférence tôt le matin ou le soir, aux heures les plus fraîches (surtout dans les pays chauds . La réussite de cette intervention dépendra de l’état de santé de la lapine et de sa réceptivité. La vulve doit être rose foncé et non rose pâle, blanche ou violacée, signes d’une faible réceptivité. L’acceptation par la femelle doit être rapide et naturelle. Attention, car le moindre signe de réticence peut déboucher sur un affrontement. Vérifiez aussi qu’il ne s’agit pas d’une femelle déjà gestante, car elle refusera le mâle. Il est conseillé de faire saillir la femelle deux fois avant de la retirer de la cage. On pourra recommencer l’opération 10 jours plus tard pour maximiser les chances de réussite.  

lapine blanche

Quelle conduite alimentaire adopter pour maximiser la fertilité des lapines ?  

Qualité de l’aliment. Le rythme de reproduction doit être ajusté en fonction des saisons, de la taille de la portée, de l’âge et de la condition physique de la femelle. Mais la qualité de l’aliment distribué joue aussi un rôle prépondérant. Si les lapines ont accès à une alimentation peu riche (fourrage, aliment complet très rationné), il est préférable d’attendre le sevrage pour remettre les femelles à la saillie. Avec un aliment complet équilibré, le délai de mise à la saillie devra être adapté en fonction de la taille de la portée précédente : jusqu’à 7 jours pour une portée de 1 à 3 lapereaux : à 10 jours pour 4 à 6 lapereaux et 15 jours pour 7 lapereaux.

Rationnement. Chez les lapines reproductrices, un rationnement peut être pratiqué pendant la phase d’entretien et de gestation (minimum 150 g si uniquement gestante). Mais il est important de les nourrir à volonté dès le début de la lactation, car leurs besoins sont doublés pendant cette période (minimum 350g si uniquement allaitante). Un déficit nutritionnel avant la saillie peut faire chuter le taux d’ovulation et la viabilité embryonnaire. Un déficit autour du pic de lactation aura une incidence négative sur la production laitière et ses corollaires : le poids et la viabilité des lapereaux.

Aliment complémentaire. L’utilisation d’un aliment complémentaire très concentré (énergie, protéine, acides-aminés, vitamines, oligo-éléments) peut contribuer à améliorer les résultats de reproduction. Distribué de façon ponctuelle à des périodes charnières du cycle, il permet de satisfaire les besoins de la lapine et entraîne un effet flushing bénéfique. Il peut aussi être distribué aux mâles reproducteurs pour améliorer la qualité de la semence.

Combien de saillies doit-on faire par mâle chaque jour ?

Les caractéristiques de la semence sont très variables. Il est important de noter les résultats de performances des mâles sur des fiches distinctes afin de mieux les sélectionner en fonction de leur potentiel de reproduction. Les jeunes mâles peuvent être mis à la reproduction dès l’âge de 5 ou 6 mois, mais de façon graduelle. Quoi qu’il en soit, il est recommandé de ne pas faire plus d’une double-saillie par mâle chaque jour — le deuxième éjaculat est souvent beaucoup plus riche en spermatozoïdes — et de respecter un délai minimum d’une journée entre deux saillies.

Comment nourrir les mâles reproducteurs pour optimiser leur fertilité ?

L’alimentation des mâles reproducteurs influence la qualité de la semence mais aussi la libido. L’ingestion volontaire d’un lapin mâle adulte (>5 mois) est d’environ 170g/j. Si un aliment assez bas en énergie est distribué, type engraissement, il est préférable de nourrir les mâles à volonté. Veillez toutefois à ce que la graisse ne se développe pas de façon excessive car cela pénaliserait les performances de reproduction. Avec un aliment type maternité ou un aliment spécifique mâle, on pourra mettre en place un rationnement (autour de 160  g/j), l’objectif étant de limiter l’état d’engraissement. Mais il faut s’assurer que le niveau d’ingestion ne soit pas trop réduit car il pourrait faire baisser la libido, le volume des éjaculats et nuirait à la qualité des spermatozoïdes.

Bien d’autres facteurs tels que la prise en compte de la durée de la période post-gestation, les méthodes hormonales et les programmes lumineux peuvent influencer le taux de réussite des saillies. Vous êtes fabricants d’aliments et cherchez à aider vos clients cuniculteurs à maximiser le potentiel de reproduction de leur élevage ? Nos experts lapin vous conseilleront sur les programmes nutritionnels optimaux à mettre en œuvre. N’hésitez pas à les contacter !

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