Et si la clé pour une meilleure santé du porc passait par son intestin ? C’est afin de mieux comprendre les interactions entre hôte, microbiote intestinal et environnement que les études concernant le microbiote intestinal du porc se sont récemment multipliées. Claire Rogel-Gaillard, Directrice de recherche à l'INRA, nous présente les résultats des dernières recherches dans ce domaine, notamment les liens entre microbiote, robustesse et immunité.
Le microbiote intestinal, c’est l’ensemble des communautés microbiennes qui vivent dans le tube digestif des porcs, notamment dans l’intestin. La majorité de ces microbes sont des bactéries qui ne sont pas cultivables. Pour les caractériser, il nous faut séquencer l’ADN à partir d’échantillons de féces.
Le microbiote intestinal revêt de nombreuses fonctions, intéressantes à étudier pour les caractères recherchés chez le porc. Par exemple, le microbiote intestinal peut influencer la digestion des aliments. Il a aussi des fonctions liées à la maturation du système immunitaire ; plus précisément, aux défenses immunitaires face à des pathogènes variés. On lui a également découvert une fonction nouvelle, liée à l’axe intestin-microbiote-cerveau : des états d’anxiété spécifiques pourraient être liés à des compositions variées du microbiote intestinal. Chez le porc, ces fonctions nous montrent que le microbiote est une source d’informations importante en matière d’objectifs liés à la durabilité, à la résilience, à la robustesse, mais également au maintien de performances acquises comme celles de l’efficacité alimentaire.
Les premiers résultats acquis chez le porc mettent en évidence des associations entre composition de microbiote intestinal et paramètres de production. Ce qui est le cas par exemple de la croissance : on a pu aussi montrer qu’il y avait au moins deux entérotypes chez cette espèce, avec un entérotype dominé par le genre Prevotella, plus favorable à la croissance qu’un autre entérotype, dominé par le genre Ruminococus. Ces résultats sont bien évidemment à confirmer dans d’autres populations.
Nous montrons également avec ces résultats qu’il y a des associations possibles à effectuer entre des variations de composition du microbiote intestinal et des paramètres de réponse immunitaire. Ce qui suggère que le microbiote est bien impliqué à un point d’intérêt majeur : celui de la robustesse et de la résistance aux maladies.
Récemment, nous avons publié un premier catalogue de gènes du microbiote intestinal. Ces informations vont nous permettre de caractériser de manière exhaustive le contenu microbien du microbiote de chaque individu. L’objectif est d’évoluer vers des informations d’ordre plus fonctionnel que les simples méthodes de séquençage actuelles. Ces informations seront plus phénotypiques que celles déjà caractérisées.
Les recherches actuelles sur le microbiote intestinal devraient nous permettre de faire émerger des pistes, d’une part pour identifier les microbiotes favorables pour la robustesse et d’autre part, afin de réduire l’usage des antibiotiques, un enjeu majeur pour la production porcine.
En parallèle aux recherches de l’INRA, le Groupe TECHNA développe également son expertise sur le microbiote : des experts de la firme-services mènent des projets de recherche en collaboration avec des organismes privés et/ou publics. L’un de nos principaux objectifs est d’identifier l’impact des parents sur le microbiote des porcelets et la capacité de transfert via des stratégies alimentaires. Si vous souhaitez plus d’informations sur ce sujet, contactez nos experts !
Outil de formulation et d’optimisation technique et économique des programmes alimentaires pour porcs.
Améliore les performances de croissance et renforce la sécurité digestive des aliments porcelets dans un contexte de sevrage blanc.